Cinq langues nationales seront intégrées dans le système éducatif tchadien

Article : Cinq langues nationales seront intégrées dans le système éducatif tchadien
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11 juillet 2020

Cinq langues nationales seront intégrées dans le système éducatif tchadien

Depuis l’implantation des premiers réseaux éducatifs en Afrique francophone, qui s’est faite par l’essentiel des missions religieuses, la langue française demeure la langue de l’administration publique. la première école française fut créée en 1911 à Mao, une ville au Nord du Tchad.

À son accession à la souveraineté internationale, le 11 août 1960, le Tchad était encore moins nanti dans son système éducatif avec un taux de scolarisation très minime. Les premiers hommes politiques ou dirigeants avaient mis l’accent sur l’éducation comme instrument de développement de la jeune nation.

Parler plusieurs langues dans un pays est un avantage, comme le prévoit dans la Charte Fondamentale de la République de 1978 pour l’éducation :

« réformer le système éducatif tchadien pour l’adapter aux réalités socio-économiques du Tchad, le Français et l’Arabe sont deux langues officielles du pays. Toutefois la recherche et l’étude des autres langues nationales seront poursuivies et encouragées afin de les rendre fonctionnelle ».

Comme le suggère l’écrivain Gali NGOTHE GATTA dans son livre intitulé : Peuple tchadien débout, paru aux éditions syllabus, 2014 dit ceci : « au regard des réalités actuelle, les utilisateurs du français sont plus nombreux que ceux de l’arabe littéraire ». Il rajoute en ce qui concerne les langues nationales, les communautés ethniques qui les portent seront plus libres et respectées dans l’ensemble national.

Elles bénéficieront à cet effet des médias modernes (radios, télévisions) pour développer leurs cultures tout en demeurant une partie du corps national. Il poursuit en ce qui est des langues officielles (français et arabe), héritées de notre histoire commune à l’acceptation de la république, qui dit langues officielles dit langues de l’État, c’est-à-dire un outil de travail, de communication et d’éducation. Leur statut et leurs usages dépendront de la forme de cet État.

À présent, nous parlons de 5 langues nationales que bientôt le Tchad va intégrer dans son système éducatif. La Direction de l’Éducation Non Formelle(DENF), en collaboration avec l’Organisation des Nations-Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture(UNESCO), avaient organisé, le 15 juin dernier, un atelier de relecture technique des manuels de grammaire bilingue français et les langues nationales pour le niveau 3.

Dans l’hebdomadaire’’ Le Sahel’’, n°109 du 18 juin 2020, le directeur de l’éducation non formelle, Mr FOUZARI DJIMY MALLO, a fait savoir que dans la constitution tchadienne en son article 35 dit : « tout citoyen a le droit à l’éducation ». Selon les données produites par l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED) récemment de 2009, montre que le nombre d’enfants tchadiens en âge de scolarisation mais exclus de l’école formelle s’élève à 807.000, soit 49% de la tranche d’âge considérée.

C’est ainsi qu’un nouveau programme de formation de cette cible a été élaborée en cinq(5) langues, le Maba, le Massa, le Moundang, le Sar et l’Arabe dialectal, selon la logique bilingue « langue nationale-langue française ». pour la mise en œuvre de ce programme national, quatre années de formation ont été retenues pour les enfants exclus du système éducatif formel.

Avantages des langues nationales dans le système éducatif

L’insertion des langues nationales dans l’enseignement peut favoriser le continent Africain à l’équité et l’égalité des chances à tous les enfants pour leur réussite scolaire. De nombreuses recherches ont confirmé que des formes d’enseignement basées sur les langues maternelles ou nationales, augmentent les chances de réussite et donnent de meilleurs rendements scolaires. Puisque les langues héritées de la colonisation restent un obstacle pour l’apprentissage des enfants.

Enseigner les langues nationales, peut amener facilement les jeunes à la créativité. Cette innovation conduit au développement. Par exemple un enfant qui entre au CP1 à l’âge de 11 ans, dans certains cas au village, il lui faut combien de temps pour qu’il devienne un expert dans un domaine quelconque ? L’aspect linguistique joue énormément sur le développement.

A lire aussi un billet similaire qui a pour le titre: Mon père m’a tout appris sauf ma langue maternellehttp://sonsdecloches.mondoblog.org

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Commentaires

BAGADJA AHMAT Nathaniel
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Il est important d'apprendre dans sa langue. Vue la diversité des langues, comment l'enseignant-e parviendra-t-il (elle) à enseigner dans ces langues étant donné qu'il n'y a pas encore ces dispositifs de compétences langagières chez les instituteurs.

Nangkeré Osias
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Non ! Je suis Marba ne sachant pas bien parler le Ngambaye mais c'est une langue qui a pris de l'avance après l'arabe local.
Saar, Maba, Massa? Je ne sais pas. Moudang peut-être oui.